PROTOCOLE: Un système électronique relié à une plante permet de relever l’activité électrique présente dans cette dernière. Cette activité est ensuite interprétée comme une conscience du végétal, qui diffère suivant l’heure de la journée, l’ensoleillement, les personnes alentour, et d’autres paramètres encore inconnus… Un système mécanique permet ensuite à ces plantes vertes de déplacer un module équipé d’un Dremel (matériel de gravure) sur une plaque de verre.
Chaque plante verte choisit tout d’abord parmi un des protocoles de dessins qui lui est proposé (dessin libre, remplissage vertical, horizontal, dessin très libre, simples traits, etc…). Après avoir dessiné, elle soumet une couleur (choisie dans la base de données des peintures que je possède). La peinture est appliquée, puis grattée, dévoilant la gravure. Ensuite, la plante choisit à nouveau un protocole qu’elle exécute, et ce autant de fois qu’elle le souhaite. Une fois la composition considérée comme terminée par le végétal, j’y place, à l’aide de ronds colorés, le nuancier utilisé. Ceci me permet de donner un sens, une orientation au dessin, d’y mettre un point final. La composition abstraite obtenue n’est pas une représentation de l’activité électrique parcourant le végétal, mais une interprétation de la volonté de ce dernier à déplacer le module plus bas, plus haut, plus à gauche ou plus à droite, à avoir le pouvoir d’utiliser un outil de dessin conçu pour lui. Cette série est donc considérée comme une collaboration entre chacune de mes plantes vertes et moi-même, une façon d’introduire un élément incontrôlable, un système de collaboration sérendipe.